miércoles, 18 de mayo de 2011

Agustí Centelles: un trésor de guerre


Un trésor de guerre

L'histoire de la guerre racontée avec 150 photographies d'Agusti Centelles cachées dans une valise de 1944 à 1977 .

 Retrouvés à Carcasonne en 1977, les photos de guerre d'Agusti Centelles sont bouleversantes

Retrouvés à Carcasonne en 1977, les photos de guerre d'Agusti Centelles sont bouleversantes

On ne pouvait pas trouver meilleur décor que la base sous marine de Bordeaux pour rendre un hommage aux Républicains espagnols. 3 000 des 6 000 travailleurs réquisitionnés pour construire les lieux étaient Républicains et beaucoup sont morts à la tâche. Au moins une centaine de victimes.
Nulle part ailleurs non plus, on aurait pu recréer une telle ambiance. Une fois les portes de ce blockhaus géant franchies, on oublie tout et la machine à remonter le temps fait son travail. Et si à cela s'ajoutent - comme c'est le cas - des enregistrements d'avions qui bombardent à tout va, on finit par s'y croire véritablement. Bonjour l'émotion, on en a froid le dos.
« Le Capa espagnol »
Ici réside la première réussite de cette « exposition hommage. » La seconde est d'avoir pu obtenir et présenter les images de guerre d'Agusti Centelles. Le « Capa espagnol ». Au cœur des conflits, au plus près des combattants et des populations en souffrance, Centelles a réalisé des milliers de clichés.
Lorsque le coup d'Etat militaire éclate en 1936, il s'est spontanément engagé aux côtés des Républicains espagnols. Travaillant pour différents journaux, il a été le tout premier à couvrir les combats de Barcelone et a pris des risques énormes pour photographier la déroute des militaires fascistes. Présent également sur le front d'Aragon, il a été le témoin du bombardement de Lérida et de la chute de Téruel.
En 1939, comme des milliers et milliers d'autres, il a été contraint de quitter l'Espagne et s'est retrouvé interné à Argelès puis à Bram. Avec toujours son appareil en bandoulière et une petite valise dans lequel il conservait précieusement ses clichés. Fin 39, il est autorisé de travailler chez un photographe de Carcasonne. En 44, il fuit la Gestapo. Avant de partir, il confie sa valise bourrée de photos et négatifs à la famille qui l'hébergeait. Tout son trésor !
Les autorités franquistes lui interdisant d'exercer sa profession de reporter, à son retour à Barcelone, il ne reviendra plus en France et oubliera ses photos. Du moins… provisoirement car en 1977, un an aprés la mort de Franco, il revient récuperer sa malette. 32 ans après ! La valise est toujours là et ses photos sont intactes.
Des témoignages uniques qu'il s'empresse de révéler aux Espagnols. Ce sont 150 pièces de ce trésor qui sont présentés à la base et pour la première fois en France. Beaucoup sont bouleversantes pour ne citer que celle faite au cimetière de Lleida le 3 novembre 1937. Une femme en pleurs penchée sur le corps de son mari mort. C'est l'image qui a été retenue pour l'affiche. Elle résume tout.
Comme si cela ne suffisait pas à rappeler le sacrifice des Espagnols, une seconde exposition évoque le massacre de Gernika, la ville basque plus proche de nous et détruite le lundi 26 avril 1937.
50 bombes incendiaires, 1 654 morts, 889 blessés. Là aussi, les images font mal, le bruit des bombes encore plus. Le massacre de Gernika fut le point de départ de la destruction progressive de la résistance du front républicain au nord de l'Espagne.
«Hommage aux Républicains espagnols», jusqu'au 10 juillet 2011. Ouvert de 13 h 30 à 19 heures.

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